Histoires de Paris

Maurice Chevalier le p’tit gars de Ménilmuche

Apprenti dans une fabrique de punaises après le certificat d’études, chanteur à 12 ans dans les cafés concerts du boulevard de Ménilmontant, Maurice Chevalier est devenu entre les deux guerres le français le plus célèbre à l’étranger, et une légende des quartiers populaires. Lire la Suite
paul conze guide conférencier
Sur l'auteur
Paul Conze, guide conférencier, vous propose des visites guidées originales, culturelles, insolites de quartiers parisiens.

Au 15 rue Julien Lacroix, près de la pente de la rue de Ménilmontant, l’immeuble où a grandi Maurice Chevalier est devenu un petit HLM. Mais l’empreinte de Momo, de Ménilmuche comme on nommait alors le quartier ouvrier, est toujours là. Malin, bosseur, avec une volonté farouche de s’en sortir, il voulait être acrobate, fasciné par les spectacles du cirque Medrano. Pour aider sa mère, ouvrière du fil et femme de ménage. Son corps trop raide, trop grand, aura raison de son projet: c’est dans la chanson qu’il percera. Au Trois-Lions, boulevard de Ménilmontant, les ouvriers l’applaudissent. Les revues des music hall boulevard du Temple lui entrouvrent ses portes, il y importe son pas de claquette imité des américains: d’instinct son intérêt sera porté sur la mode venue d’Amérique. Il est engagé aux Ambassadeurs, à l’Alcazar, aux Folies Bergères: il y tient l’affiche avec Misstinguet, son aînée et sa compagne pour dix ans. Après la grande guerre, il pastiche Dramen, inventeur du one man show à la française, dans un numéro. Dramen ne lui en tient pas rancune: il écrit pour lui son premier succès: « Valentine ». En 1928 il fait une tournée aux Etats-Unis. Il découvre Hollywood et y reste douze ans, enchaîne les seconds rôles. Un contrat de la Paramount l’oblige à garder son accent français. Ernst Lubitsch lui donne, reconnaissance suprême, le rôle principal de « la veuve joyeuse ». A son retour à Paris, ce sont ses plus grands succès: « Prosper Yop La Boum », « ça fait d’excellents français ». Il incarne la joie de vivre, l’esprit « fleur bleue », avec un autre prodige, Charles Trenet.
Paris revisité visites guidées Ménilmontant

Ariane de Billy Wilder, avec Maurice Chevalier

Pendant la guerre, il chante en zone libre avec sa compagne Nita Raya, de confession juive, qu’il sauve grâce à un faux certificat de religion. Il joue ensuite aux Etats-Unis, dans « Gigi » de Vincente Minelli et « Ariane » de Billy Wilder, puis vieillit doucement en figure du showbiz. Immortel « french lover » de « Valentine », il est le seul français à avoir fait carrière à Hollywood. Il reste dans le coeur des parisiens le Momo de Ménilmuche, le grand échalat débrouillard qui a travaillé dur pour aider sa mère et plaire à tous.
© 2024 Paris revisité Tous droits réservés

Vous avez aimé cette histoire ? Retrouvez-la lors de la visite