Avec leur plateforme arrière, leur « visage » au nez de cochon, leurs coups de klaxon retentissants, leurs énormes roues et leurs craquements dantesques lors des changement de vitesse, les « TN4 » Renault sont nés avec la STCRP (Société des Transports en Commun de la Région Parisienne, ancêtre de la RATP). Leurs pneumatiques s’adaptaient à tout type de chaussée. En 1937, le tramway parisien tire sa révérence, tué par ces champions de l’asphalte. Sur la plateforme arrière, le receveur oblitérait les tickets à lamelle avec une moulinette et agitait une clochette.
Le machiniste aux biceps d’acier empoignait le volant. L’arrière des bus sera vestibulée en 1949 à Paris. Dans le TN4 de banlieue sans plateforme, on oblitérait dans un poste automatique. Les 57 chevaux du TN4 transportaient jusqu’à 50 passagers en première et deuxième classe. Le carburant, Benzol alcool et essence, dégageait à la combustion une odeur chaude, sucrée, et cancérigène. Pour les lignes à forte déclivités, un diésel de 67 cv faisait l’affaire.
Bus Renault TN4 RATP 1950
La plateforme arrière, survivance du toit des omnibus hippomobiles du 19ème siècle, permettait la montée depuis l’extérieur. Gare à celui qui avait déposé son bagage sur la plateforme au démarrage: il pouvait rester sur la chaussée ! Les disciplinés accédaient par la porte latérale, selon un billet d’ordre de montée delivré par un distributeur.
Lors de la seconde guerre mondiale, les TN4 propulsés au gaz et à l’alcool éthylique ont transporté des militaires, et des civils en route pour la déportation, vers le Vel d’hiv et Drancy…
Le TN4 a battu le record de longévité du transport public, en service entre 1936 et 1971 sur la ligne 21. Sur cette ligne, en 1961, une femme a pour la première fois pris le volant d’un bus de passagers.
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