Histoires de Paris

Le Palais Royal, cité de la débauche

Construit par le cardinal de Richelieu, le Palais-Royal devint la résidence des ducs d’Orléans, les cadets des rois de France. Le régent Philippe, neveu de Louis XIV, y logea dans le luxe et la débauche. Transformé par son petit-fils, le domaine devint le carrefour européen du vice. Lire la Suite
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Paul Conze, guide conférencier, vous propose des visites guidées originales, culturelles, insolites de quartiers parisiens.
Gravure du Palais Royal et de la galerie des Bois, 1828

Gravure du Palais Royal et de la galerie des Bois, 1828

En 1776, Louis-Philippe Joseph, duc de Chartres, cousin au second degré de Louis XVI, obtient l’usufruit du domaine du Palais Royal. Célèbre libertin, enrichi par la dot de son épouse descendante d’un bâtard de Louis XIV, il en reconstruit les bâtiments dès 1780. L’architecte Victor Louis réalise pour lui autour des jardins un ensemble de facture néo-classique avec des galeries ouvertes aux commerces.
Louis Philippe Joseph d'Orléans d'après Sir Joshua Reynolds en 1785, Chantilly, musée Condé

Louis Philippe Joseph d’Orléans d’après Sir Joshua Reynolds en 1785, Chantilly, musée Condé

Louis-Philippe Joseph loue au vice, tient des orgies dans ses appartements, collecte les loyers des tripots, salles de jeu et de prostitution. A la mort de son père, il devient duc d’Orléans et complote contre le roi. En Juillet 1789, après le renvoi du ministre Necker que le peuple aimait, il offre les jardins du Palais Royal à Camille Desmoulins qui appelle à la prise de la Bastille. Devenu Philippe Egalité, député à l’assemblée nationale législative puis à la convention, il vote la mort du roi en 1793. Un an plus tard, il est poursuivi pour trahison du fait de son appartenance aux Orléans. Conduit à la guillotine place de la Concorde, alors « de la Révolution », il traverse « son » Palais Royal, hué par le peuple qui, proclame-t-il, « l’avait jadis acclamé ».
Sous le directoire, le palais-royal est le temple du jeu et de la prostitution, une zone rouge qui aimante l’Europe entière. L’arcade sud, construite en bois par manque de financements, est un enfer de la débauche. Lucien de Rubempré, dans « les illusions perdues » de Balzac, y voit un « sinistre amas de crottes ». Les grisettes, les demi-castors et lorettes professionnelles, y rencontrent leurs clients dans les allées, au milieu des joueurs, des vendeurs de vêtements, de cannes, de chaussures.
De retour de son exil anglais, Louis-Philippe d’Orléans, fils d’Egalité, élit domicile au Palais Royal. Il fait reconstruire en pierre la galerie des bois en 1829 et la renomme « Orléans ». Roi des Français, il interdit le jeu et la prostitution, ceux-ci émigrent alors vers les boulevards.
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