E n 1964, lorsque Kenzo découvre la galerie Vivienne, le passage créé pendant la période de la Restauration, au 19ème siècle, est à l’agonie, oublié, déserté. Seule subsiste la vénérable librairie Jousseaume, aimée de Colette, témoin des salons de lecture et de l’époque du roman-feuilleton. Kenzo Tagada y ouvre sa première boutique pour commercialiser sa marque Jungle Jap. A l’autre bout de la galerie, un plafonnier de verre reflète la salle du néo-bistrot Vivienne. La première boutique de Jean-Paul Gaultier accueillait ici les passants de la rue Vivienne dans son antre, un temple des fashionistas créé en 1986.
la marque Jungle Jap de Kenzo
En 1991, le chausseur des stars, chanteuses, et instagrammeuses, Christian Louboutin a choisi la galerie Vero-Dodat, à l’emplacement de l’ancien imprimeur Aubert. Témoin de la presse libre, sous la monarchie de Juillet, Aubert imprimait et affichait les quotidiens Charivari et La Caricature, avec comme rédacteur Honoré de Balzac. Contemporaine de Vivienne, la galerie Véro-Dodat, créée par deux bouchers fortunés des Halles,
avec ses plafonds à caissons surannés, a hébergé au numéro 3 à l’étage, une star d’un autre temps: la belle Rachel Félix. Elle fut l’amante d’Alfred de Musset et vénéré par Hugo, du temps où elle jouait les drames classiques au « français ».
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