Histoires de Paris

Les passages couverts au coeur de la littérature

Les passages couverts ont permis aux écrivains de décrire leur époque, la foi dans le progrès au 19ème siècle et le temps des déchirures au 20ème siècle. Lire la Suite
paul conze guide conférencier
Sur l'auteur
Paul Conze, guide conférencier, vous propose des visites guidées originales, culturelles, insolites de quartiers parisiens.
La galerie Vivienne, datant de 1826, Paris 2ème arrdt

La galerie Vivienne, datant de 1826, Paris 2ème arrdt

EEn 1940, tentant de fuir Paris et la Gestapo, le philosophe allemand Walter Benjamin laisse à son ami l’écrivain Georges Bataille ses biens les plus précieux, un petit tableau du peintre surréaliste Paul Klee intitulé « angel novus » et un manuscrit, « Passagenwerk », le livre des passages. Ce texte évoque la promesse de modernité représentée par les passages parisiens au 19ème siècle, et ce qu’il est advenu de cette modernité au 20ème siècle, temps des barbaries…
Dans les « illusions perdues » de Balzac, dont l’action se déroule vers 1825, Lucien de Rubempré fréquente les galeries du Palais-Royal, propriété des ducs d’Orléans, bouillonnantes des activités de l’édition et de la presse, mais où règne aussi le jeu et la prostitution. Émile Zola fait évoluer lui son personnage de Nana vers 1860 dans le passage des Panoramas. Elle et son amant le comte Muffat y achètent des chocolats.
Louis Ferdinand Céline a passé son enfance Passage Choiseul, N° 67 et N° 64

Louis Ferdinand Céline a passé son enfance Passage Choiseul, N° 67 et N° 64

Dans son roman « Le Paysan de Paris », Louis Aragon voit le passage Jouffroy comme un « aquarium humain » à la luminosité gris-vert. Les arrière salles de boutiques sont souvent des maisons closes. Ce sont des mondes en soi, éphémères, et à défendre. Il tient salon avec André Breton, Salvador Dali et les autres surréalistes dans le passage « des Princes »: rescapé des trouées d’Haussmann, le prolongement du boulevard du même nom emputera le passage des deux tiers, en 1925.
Dans « Mort à crédit », Louis-Ferdinand Céline rebaptise le passage de Choiseul, « les Bérézinas ». Il y a grandi dans l’odeur des becs de gaz, au-dessus de la boutique d’antiquités de sa mère, protégé par des barreaux et une grille. C’était, se souvient-il, « l’élevage des mômes par asphyxie ».
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