Belleville rime avec eau depuis l’époque romaine. Le long du petit Passage des soupirs, des bornes indiquent la présence du réseau de canalisation qui acheminait l’eau vers la rive droite de la Seine. Rue des Rigoles, l’autre élément de mémoire est l’insolite bâtisse du regard de Saint-Martin reconstruit au XVIIème siècle. L’eau précieuse parvenait au prieuré de Saint-Martin des Champs, à l’emplacement de l’école des Arts et Métiers, et dans l’enclos de la léproserie Saint-Lazare, près de la gare du Nord. Elle alimentait aussi la première fontaine publique construite par Le roi Philippe Auguste devant la foire des Halles et le cimetière des Innocents.
Intérieur du regard de la Lanterne (16ème siècle)
L’eau tirée de sources ou acheminée par un aqueduc, le premier d’époque romaine, reconstruit au Moyen-Âge par Philippe Auguste, était contrôlé dans les bassins par des Regards. Dure, elle ne prenait pas le savon et on lui préférait largement celle de la Seine ou de puits artésiens malgré les infections du choléra. La fontaine de Maubuée aux Halles, conserve cette mauvaise réputation: Maubuée, c’est la mauvaise buée, la mauvaise lessive. L’ouverture du canal de l’Ourcq, la construction des aqueducs de la Vanne et de la Dhuis sous les premier et second empires offriront aux parisiens une eau de meilleure qualité en abondance. Rue du Télégraphe, rue Darcy, la colline offre encore de vastes réservoirs conçus sous Napoléon III, pour le stockage des eaux.
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